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Citoyen Responsable

3 septembre 2011

Aux Cadres de l'UMP : "Il n'y a pas que les Socialistes ou les Verts qui parlent de tout, sauf de l'essentiel : cas Raffarin"

Le petit article ci-dessous a été déposé ce 3 septembre 2011 sur le site de l'UMP".

Ceux qui le liront feront sans doute comme les cadre du PS qui n'aiment qu'on leur dise que "la politique et tout sauf répondre aux petites phrases qui déstabilisent ponctuellement les uns et les autres, ou qui amusent la galerie un petit moment, et que pendant ce temps, le projet politique pour l'avenir de la France est laissé au second plan.

Voici l'article :

Réaction à l'attitude de certains dirigeants de votre parti au "différend" qui opposerait le Président de la république à M. Raffarin.

Mesdames et Messieurs les responsables de l'UMP.

Je suis sans doute naïf si je vous dis que toutes les réactions que j'ai entendues depuis ce matin sur "les cas Raffarin" m'exaspère. Pourquoi ?
1. D'un côté, votre secrétaire général prône l'unité et proclame qu'il n'y a pas de sujet tabou au sein de l'UMP;
2. De l'autre, vous entendez des responsables (je rappelle à ces cadres qui sont certainement tous énarques "qu'être responsable n'est pas dire n'importe quoi, mais apporter des réponses cohérentes et acceptables pour résoudre les problèmes de ses concitoyens") dire des inepties suivantes :

     <-> "M. Raffarin est 'has been' et qu'en tant que tel, sa réaction ne se conçoit pas autrement". A la journaliste qui réagit :"mais c'est quand même un poids lourd du parti", le cadre UMP répond : "justement, il est lourd... il est bien en tant qu'ambassadeur de France en Chine..". Je réponds à ce cadre ceci :
      - M. Raffarin est  un ancien premier ministre et élu en activité. E n quoi serait-il "has been" ? Sans doute pour devenir président de la république. Mais il ne sollicite personne pour cela. milite plutôt pour le président actuel en ayant des désaccord sur certaines décisions politiques. C'est quoi la démocratie ?
       - Que ce cadre de votre parti se mette dans la tête qu'avoir la chance de représenter la France en Chine n'est pas rien. La Chine c'est la 2ème puissance économique du monde (ce n'est pas notre pays). Donc, il faut être suffisamment "diplomate" pour "manoeuvrer"  avec les chinois.
     <-> Quant à Madame Morano, elle est sans doute un excellent élément dans le staff du parti et assez bon ministre. Mais limiter son rôle au service due votre parti à répondre aux petites phrases, donner des leçons de démocratie ou de bonne gestion des affaires publiques (rassurez-vous, dans tous les autres partis politiques de notre pays, vous avez des équivalents à Mme Morano ! Et c'est souvent cela qui lamentable.) m'autorise à dire que c'est un bien piètre rôle. Justement, dans le cas "Raffarin", Mme Morano a estimé, en "analyste avisée" que "la réaction de M. Raffarin  était un simple accès de fièvre (donc passager), comparé à la maladie chronique des socialistes dont la cacophonie s'est encore entendue à la Rochelle".

Je suis électeur, que voulez-vous que je pense de tels propos ? Pour moi, un "campus d'été" (Université..), surtout  en 2011, devrait un lieu où l'on explique (pédagogie) aux électeurs potentiels il y a beaucoup d'abstentionnistes en France) comment l'on va essayer de réaliser ce qui ne l'a pas été entre 2007 et 2012, alors que cela avait été promis.
Je suis pour le discours utile. Pour l'instant, ce n'est pas le point fort des politiques, dans TOUS les partis.

Le Démocrate. P.K.

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26 août 2011

LA GAUCHE ET LA RECONQUETE DU POUVOIR : UNE DOUCE ILLUSION (11/08/2010).

Chers amis lecteurs,

J'ai rédigé l'article que vous lirez ci-après en août 2010.  "Naïvement", je l'ai envoyé au siège du Parti socialiste, rue Solférino à Paris, mais comme d'habitude, dans cette illuste enceinte, les occupants sont tellement arrogants qu'ils ont dû le jeter à la poubelle.

Ce dont je suis certain, c'est que beaucoup de dirigeants de ce parti ne vont pas apprécier mes présentation et analyse des personnalité de cet article.

Mais que l'on se rassure, l'analyse que je fais est personnelle et j'ouvre, en démocrate, une discussion intelligence à tout citoyen français, comme moi, qui souhaitera débattre.

 

Voici l'article et j'attends vos commentaires et réactions.

 


"LA GAUCHE ET LA RECONQUETE DU POUVOIR : UNE DOUCE ILLUSION (11/08/2010).

Par  Pierre-Buzia KATAWANDJA,

Docteur en Economie Appliquée

Diplômé en Science politique, IEP Toulouse 1.

Observateur et pamphlétaire.         

 

Au lendemain des élections régionales (21 mars 2010) qui ont confirmé la victoire prévisible des forces de gauche, toute la gauche française, du Parti Socialiste à Europe Ecologie, en passant par les mouvements aussi divers que le Parti Communiste, le Nouveau Parti Anti-capitaliste,… se projette déjà à l’horizon 2012, tout en oubliant le parcours très chaotique des uns et des autres depuis la défaite de 2007.

En gros, j’entends par « parcours chaotique », les comportements opportunistes des dirigeants de ces différents mouvements et, surtout, le manque de visibilité et de lisibilité des discours ou, pire, le manque de programme national.

Si je passe en revue le contenu des gesticulations des uns et des autres, et surtout celles du Parti Socialiste (je ne suis pas militant de ce parti, mais je vote socialiste depuis l’avènement du Président Mitterrand), j’ai de sérieux doutes sur les capacités réelles de ce parti à assurer l’alternance à laquelle elle prétend.

En effet, qu’a-t-il fait :

        En son sein ? 

 Déjà, la mise  en place de la nouvelle équipe dirigeante a été en soi épique. Des luttes intestines des courants qui n’ont échappé à personne, et surtout pas aux adversaires les plus virulents du PS, les dirigeants de l’UMP et leurs militants.

L’équipe autour de Madame Aubry a été constituée, à mon sens, au forceps. On se souvient encore des querelles, petites phrases assassines des uns envers leurs camarades de 30 ans. Ces tractations ont débouché sur la victoire (contestée et fortement commentée par la presse) de Madame Aubry.

On sait que le Parti socialiste a une nouvelle direction. Madame Aubry est aux commendes, mais je ne suis pas persuadé que le travail de préparation de la bataille de 2012 soit serein. Une preuve, s'il en fallait : la question des primaires au sein du parti. Il suffit de relire les souhaits des uns et des autres. Cette question divise les courants et Madame Aubry aura fort à faire pour faire avancer les camarades du parti.

 

        Avec et pour ses hommes ? 

Pour l'instant, et selon moi, rien. Si, quelque chose tout de même, - restons honnêtes - : le fait d'avoir accepté l'élection de Madame Aubry et la constitution de son équipe, la pseudo synthèse du Congrès de Reims font partie de la « bonne volonté » dont  les socialistes devaient faire preuve parce qu’ils n’avaient plus le choix, au point où ils en étaient. Mis à part cela, quel travail de fond a-t-on mené avec tous les talents que l’on a au Parti socialiste ? Chaque présidentiable s’est illustré soit par le commentaire de la petite phrase du jour prononcée par le Président de la République ou par l’un de ses ministres. Pour l’instant, ce n’est pas cela un programme de gouvernement. Et Dieu sait s’il y a à faire !

J’ai parlé de talents au Parti socialiste (il y en a dans tous les partis politiques, y compris aux extrêmes), qui sont-ils au Parti socialiste ? Comment s’illustrent les présidentiables de ce parti ?

1.      M.  Dominique STRAUSS-KHAN : silence radio sous prétexte qu’il a une fonction qui lui imposerait une certaine « obligation de réserve ». Sans doute, mais cela n’empêche ni la presse bien pensante, ni les « amis » de ce candidat de le voir candidat dès 2011 et à l’Elysée en 2012. Vous rappelez-vous son silence assourdissant pendant la campagne présidentielle de 2007 ? Quel soutien a-t-il apporté à la candidate de gauche, Madame Ségolène ROYAL ?

Il serait intellectuellement malhonnête de ne pas reconnaître la compétence technique de Monsieur STRAUSS-KHAN, mais de là à inciter mon entourage à voter pour lui, il y a un pas que je ne franchirai pas car, j’ai en mémoire l’historique du parcours d’homme politique et de consultant de Monsieur STRAUSS-KHAN.

Conclusion : il faudra me démontrer en quoi Monsieur STRAUSS-KHAN est réellement un homme de gauche

 

2.      Madame Martine AUBRY. A mon sens, elle fait partie, dans le paysage politique français, de ces politiciens actifs depuis les 15 dernières années, qui ont démontré leur capacité à être utiles et efficaces tant sur le plan national que local. Le problème est que (et cela est valable pour n’importe quel politicien en France), avant de reconnaître la vraie valeur d’un dirigeant de la trempe de Madame AUBRY, on passe son temps à dénigrer une action dont on sait que les effets ne sont attendus qu’à terme.  Madame Aubry a été ministre du Président Mitterrand. On ne peut lui contester sa compétence dans l’exercice de sa charge, y compris la loi  (si décriée aujourd’hui) sur les 35 heures : les stupides résistances idéologiques de certains patrons et les analyses démagogiques, savamment orchestrées, de certains hommes politiques (à droite comme à gauche) ont fait croire à la France entière que les maux dont la France soufrait depuis 2002 provenaient de la loi AUBRY.

Enfin, Madame AUBRY  est maire de Lille depuis un mandat et demi. Qui conteste aujourd’hui la qualité du travail de la Maire de Lille et Présidente de la Communauté Urbaine ?  Pourtant, être la première magistrate  après Monsieur MAUROY dans une métropole aussi importante que Lille n’était pas gagné d’avance. Pourtant, il suffit de venir voir ce qui a été fait et qui se fait à  Lille. Il faudrait même interroger les adversaires politiques locaux de Madame AUBRY. Beaucoup d’entre eux reconnaissent ses qualités de gestionnaire efficace, opiniâtre et dévouée à sa ville et à sa région.

La question que je me pose est la suivante : qui, à gauche,  soutiendrait, le moment venu,  Madame AUBRY en 2012 si elle se déclarait  candidate, après avoir gagné la primaire ? Honnêtement, personne parmi les pseudo poids lourds du Parti Socialiste. Pourquoi ? Simplement parce que presque tous ont des intentions très « présidentielles ». Et chacun estime avoir toutes les chances de gagner. Ou alors, si l’on respecte un tant soi peu les résultats de la primaire, les camarades battus soutiendraient Madame AUBRY comme Monsieur STRAUSS-KHAN a soutenu Madame ROYAL en 2007.

 

3.      Monsieur Laurent FABIUS : ancien ministre du budget, ancien ministre de l’économie et des finance,  ancien premier ministre,… il a pour lui l’expérience des affaires publiques au plus haut niveau, la compétence et une certaine clairvoyance que possèdent tous ceux qui ont côtoyé les grands hommes d’état. Ses adversaires au sein du Parti socialiste lui contestent la qualité de présidentiable, d’une part parce qu’on lui ressort en toutes occasions l’affaire du sang contaminé et, surtout, le fait d’avoir été l’un des proches du Président Mitterrand. Et Dieu sait si au Parti socialiste beaucoup de jeunes politiques, pourtant formés à l’école du mitterrandisme, mais ingrats s’il en fallait, veulent tourner la page de cette époque. Un peu comme on a tourné la page du gaullisme chez  certains  partisans du Président Chirac ou du Président Sarkozy. Modernisation oblige.

La question que je me pose alors est la suivante : quel avenir politique au plan national pour Monsieur Fabius ? S’il n’est pas présidentiable ou s’il « échoue » à la possible primaire (s’il est candidat), pourquoi pas ministre de l’économie et  des finances ? A condition que les dirigeants actuels aient un peu de lucidité. Mais, peut-être Monsieur Fabius serait-il déjà  « dépassé », comme l’ont décrété ses « adversaires » au sein même de son propre parti ?

 

4.      Madame Ségolène ROYAL : candidate en 2007, rien, légitimement ne lui interdit de revendiquer une certaine légitimité ou simplement de participer à la primaire normalement prévue. Si, à l’instar de Madame Aubry (qui n’est que maire et présidente de la Communauté urbaine de Lille Métropole), Madame Royal montre dans sa  région Poitou-Charentes la compétence que beaucoup lui reconnaissent (sauf sans doute les plus farouches de ses adversaires politiques locaux), Madame Royal part avec quelques handicaps : l’échec de 2007, le départ de la quasi-totalité des membres de son équipe (mais cela est récupérable : on a tellement la mémoire courte lorsque l’objectif est de « se caser ») pendant la campagne et, surtout, la faiblesse du contenu du projet politique préparé à la hâte et qui fait dire à beaucoup de socialistes (y compris les anciens proches) qu’il eût été très difficile de mettre en œuvre un tel projet.

Cela dit, ayant touché de près aux affaires publiques (aux côtés du Président Mitterrand notamment), Madame Royal aurait une carte à jouer dans la vie politique au plan national.  Reste à savoir quelle place  ses « camarades » du  Parti socialiste lui ferait occuper.

 

5.      Monsieur Bertrand DELALNOË : figure montante de la gauche  en général, du Parti socialiste en particulier.  M. Delanoë   est un de ces élus qui n’a jamais occupé une fonction ministérielle. A son actif, il a la gestion de la mairie de Paris (un tremplin intéressant, mais peut-être insuffisant ou à double tranchant : il  faut réussir son passage à la tête de le Ville de Paris pour s’en servir comme argument électoral) et, dans une moindre mesure, la popularité réelle ou supposée (voir les sondages) dont il semble jouir auprès de l’opinion. Mais là encore, cela me semble bien mince pour mener à bien un projet national.

Ici aussi, comme il semble être dans les présidentiables, la primaire décidera  de son sort, en tant que candidat.

 

6.      Monsieur Jack LANG :  Un mitterrandiste de la  première heure et qui est parmi les seuls à être resté fidèle à l’ancien président de la République, et  à le revendiquer partout, haut et fort. Les atouts de Monsieur Lang sont son expérience ministérielle ; il est inventif et ouvert, c’est-à-dire, intellectuellement et politiquement honnête puisque, même les adversaires politiques lui reconnaissent non seulement des compétences techniques, mais aussi, ce qui est convenu d’appeler une « stature d’homme d’Etat ». Ici aussi, la primaire détermina si Monsieur Lang ira plus loin ou simplement il sera (ou serait) appelé à devenir un « premier ministrable » au cas où la gauche reviendrait au pouvoir

 

7.      Monsieur François HOLLANDE :  il a passé 10 ans à la tête du Parti Socialiste. Dans un parti, si puissant soit-il, mais où il y a trop d’ambitieux ou d’opportunistes, c’est plutôt un exploit.

Mais quel que soit le dirigeant à la tête du parti, les esprits sont en permanence échauffés pour rendre la vie dure au premier secrétaire élu. Seules les échéances électorales locales permettent un semblant d’union. Cette médiocrité des relations au sein même de la direction du parti se confirme par les retentissants échecs de quelques congrès de ces dernières années.

D’aucuns me diront qu’une telle situation s’observe dans tous les partis politiques français. Oui, mais qu’est-ce que cela prouve-t-il ?

M. Hollande, contre vents et marrées, a dépassé cela. Et c’est ce qui fait sans doute sa force. C’est cela qui permet de dire aujourd’hui qu’il s’est certainement forgé une stature d’homme d’état, n’en déplaise à ses adversaires politiques dans et en dehors du Parti Socialiste.

Enfin, un autre atout, et non des moindres, s’ajoute à ceux qu’il possède déjà : son mandat en tant qu’élu  de Corrèze. Son action dans ce département, ses relations avec tous acteurs économiques et sociaux du département (et de la région)  l’analyse plus que positive qu’en font ses adversaires (à commencer par l’ancien président de la république, M. Chirac et son épouse, élue de la région).

…/…

 

Les hommes du Parti socialiste qui vont suivre sont ceux que je compare aux ultra  libéraux « quadras » des années 80 (rappelez-vous : MM. Carignon, Léotard, Madelin,…) qui voulaient « sauver la France du socialisme ». Les « quadras » socialistes veulent le pouvoir pour le pouvoir parce que, jusqu’aujourd’hui, aucun n’a développé un début de projet politique.

Dans ma présentation, j’ai volontairement omis de parler de M. Jospin qui ne prétend plus à rien. De même que je ne parlerai de M. ATTALI qui ne brigue rien non  plus, mais qui demeure sans doute une des « grandes têtes pensantes » du Parti socialiste, pour autant qu’il se référerait encore au socialisme. Enfin, je  dirai un mot de Monsieur Mélenchon qui est parti du Parti socialiste parce qu’il estimait justement que l’on y tournait en rond (Il faut rappeler que son franc-parler lui a valu d’être écarté de la direction du parti). Il n’avait pas totalement tort : le manque de soutien à Madame Royal (pour de multiples raisons) pendant la campagne présidentielle et surtout la cacophonie  après la défaite de celle-ci l’a conforté dans sa décision de fonder son mouvement  politique. On a sans doute perdu (temporairement ?) au Parti socialiste un homme politique pragmatique, au discours parfois  à la limite du populisme), un potentiel ministre, qui sait ?

 

8.      Monsieur Arnaud MONTEBOURG

Député de Saône-et-Loire, ce jeune tribun provincial a assuré ses arrières dans sa région. Avocat relativement brillant, il a un réseau assez large qui l’autorise à être audacieux. Cette audace se traduisant même  par la contestation ou la remise en question des capacités de certains de ses « camarades » du Parti Socialiste, trop âgés ou trop passés de « mode » pour prétendre à continuer à diriger le parti  et,  au-delà, la France.

 

Comme il est tellement ambitieux, il sera certainement candidat à la primaire socialiste, sans  aucune chance de la gagner. Il ne faut pas « être énarque » pour affirmer cela.  Ni ses mandats locaux, ni celui de député, ni sa qualité d’avocat ne suffisent, à mon sens, à transformer M. Montebourg en président de la république. Un de  mes amis qui a la comparaison facile me disait à propos de M. Montebourg : « M. Sarkozy a presque eu le même parcours que M. Montebourg, l’ENA en moins. Pourtant, il est devenu président de la république.». Seulement, M. Sarkozy, sans être énarque a, apparemment très bien préparé son chemin jusqu’à l’Elysée, avec un réseau constitué par des relations autrement plus influents que ceux que l’on trouve en Saône-et-Loire.

 

Enfin, quelles garanties objectives présente M. Montebourg pour qu’une majorité des militants socialistes le choisissent comme candidat de leur parti pour affronter M. Sarkozy en 2012 ? A mon sens, aucune.

 

 

9.      Messieurs Manuel VALLS, Pierre MOSCOVICI et  HAMON sont autant d’ambitieux que les « quadras » ultra libéraux des années 80 (cf. supra). De quoi sont-ils capables ? Présidentiables ? Sûrement pas. Mais ministres ou secrétaires d’Etat, pourquoi pas. Après tout, les ministères, particulièrement dans notre pays, sont souvent occupés par des énarques, c’est-à-dire des hauts fonctionnaires qui ne sont pas choisis parce qu’ils sont choisis pour leur compétence technique en rapport avec la spécificité du ministère concerné, mais souvent parce qu’en France, l’élite dirigeante est issue de l’ENA, des Mines, de l’X, de l’ENM. Cela signifie que l’on n’a pas besoin d’être médecin expérimenté pour pour être ministre de la santé (il est vrai qu’il y a eu des exceptions à cette règle). De même qu’il n’est pas nécessaire d’être « le meilleur économiste de France » (le fameux éloge de l’ancien président de la république, M . Valéry Giscard d’Estaing lorsqu’il a nommé M. Raymond Barre, premier ministre – été 1976 – en remplacement de M. Jacques Chirac, démissionnaire).

Il faut simplement remarquer ici que, à gauche, comme à droite, on constitue les équipes ministérielles dans les mêmes conditions : on procède par cooptation dans son « cercle », dans son réseau. Cercle et réseau composés d’hommes et de femmes formés à la même école.

Mais les nominations se justifient par le simple fait de « envoyer l’ascenseur » à quelqu’un qui a rendu service à un moment donné. Ce dernier commence par être un sherpa – travaillant très près du pouvoir- jusqu’au jour où l’on est récompensé par un portefeuille. Ici aussi, on le voit, la gratification n’est pas toujours justifiée par la compétence. De la 3ème à la 5ème républiques, on trouve énormément d’exemples fameux.

 

 

        Mais qu’a-t-il fait en direction de ses partenaires « naturels » ou « incontournables »  ? 

Il s’agit ici des « Verts-Ecologistes », des Communistes et autres groupuscules de gauche qui sont des forces d’appoint indispensables et dont les militants rendraient la vie impossible aux socialistes (contestations sociales diverses..) si les socialistes au pouvoir ne tenaient pas compte de leurs propositions.

Qui sont les femmes et les hommes qui comptent ici ?

·         M. Daniel COHN-BENDIT : figure “emblématique » et forcément historique de la contestation étudiante de mai 1968, il a toujours su expliqué et aux dirigeants européens, et aux jeunes générations d’Europe, quelle attitude les uns et les autres devaient prendre face au monde qui bouge et avec lequel nous devons compter.

En tant que député européen, il maîtrise les rouages des institutions européennes et, surtout, cette double appartenance culturelle franco-germanique lui donne, à mon sens, cet avantage de faire partie des 2 nations phares de l’Union Européenne. Présenté ainsi, cela n’est pas suffisant car beaucoup d’autres européens sont dans la situation de M. Cohn-Bendit. Mais sans son expérience qui me paraît assez riche.  Ce politicien pourrait être utile à la gauche, une fois au pouvoir en 2012.

 

·         Madame Eva JOLY : Ancienne haute magistrate compétente et intègre, nul en France (pas même ses détracteurs), ne lui conteste ces 2 qualités-là. Par contre, ce qu’on lui ressort en permanence, c’est son origine (la Norvège) et son droit à prétendre à la magistrature suprême.

Avec l’exemple de Madame Joly, c’est toute la difficulté en France, de voir des « français de droit » d’accéder à des postes de responsabilité de « façon  naturelle ». Ceux qui y parviennent constituent des exceptions. Beaucoup d’enquêtes, travaux de recherche universitaire, de reportages de télévision ont montré, à tous les niveaux de la société française, que l’heure n’avait pas encore sonné pour les » français de droit » de devenir député, maire, ministre (sauf pour servir de « faire valoir »).

Quelle chance a Madame Joly de devenir un jour présidente de la république française ? Aucune. Mais quel intérêt pour faire autant de bruit et dépenser autant d’argent ? Je donne une réponse volontairement simpliste :  la démocratie autorise bien des audaces ou octroie bien des droits. Madame Joly en use.

 

·         Monsieur Nicolas HULOT : La chose essentielle que l’on doit reconnaître à M. Hulot, c’est d’avoir, à travers son émission de télévision et son action politico-citoyenne :

-          Montré aux français ayant un peu de discernement que la planète terre était, non seulement belle, mais surtout fragile. Il fallait donc la préserver par toute une série d’actions et/ou attitudes citoyennes.

-          Incité les responsables politiques de tous bords qu’il fallait intégrer le « fait écologique » dans leur programme de gouvernement.

Mais ce qui est désolant lorsqu’on analyse le parcours de M. Hulot, c’est qu’en général, on a vu en lui un « animateur de télévision à la recherche de  notoriété », ou encore, un « opportuniste qui se servait de son émission et de sa notoriété pour gagner de l’argent », etc…

Pour ma part, je ne vois là que jugements très arbitraires et donc stupides. Pour cela,  il est souvent utile de rappeler que les « grandes causes ont  toujours été réalisées par des minorités très agissantes, mais surtout très bien organisées ». M. Hulot, dans son « combat » ou  son action, ne fait pas autre chose. Ou alors je suis vraiment naïf.

·         Mademoiselle Cécile DUFLOT : Elle fait partie de la jeune génération des politiciens qui montent et qui devraient faire évoluer la manière de faire de la politique : avec réalisme, compétence et un sens aigu du bien commun ou public.

J’écris cela car des jeunes (étudiants, engagés politiquement ou non, jeunes cadres travaillant dans des entreprises ou organisations internationales) qui voyagent à travers le monde se rendent de plus en plus compte que le monde ne se limite pas à l’Europe, mais que notre monde c’est la Chine, le Brésil, la Tunisie, l’Afrique du Sud,…

Ces jeunes politiciens doivent se préparer à faire différemment la diplomatie, les contrats internationaux… Pourquoi ? Simplement parce que l’avantage dans  les rapports de forces change de camp.

Donc, selon moi, la participation de ces jeunes à la marche des  affaires leur donne un avant-goût à une responsabilisation complète lorsqu’ils prendront la relève.

Dans le camp des « Verts-Ecologistes », j’ai volontairement omis de citer Monsieur Noël MAMERE (maire de Bègles). Il a eu en son temps, des velléités de devenir président de la république, tout en sachant pertinemment qu’il n’avait aucune chance (comme tous ces petits candidats), mais qui espérait sans doute un portefeuille ministériel en cas de succès de ses alliés. Monsieur Mamère est certainement très bien en tant que député européen, notable et maire de sa ville qu’il gère assez bien.

·         Et avec les Communistes ?

La grossière erreur qu’a toujours commis le parti socialiste après le premier mandat du président Mitterrand est d’estimer que le fait de représenter moins de 10 % des voix rendait le parti communiste hors course à toutes les échéances locales ou nationales.

S’il est vrai qu’aujourd’hui l’électorat  communiste s’est considérablement réduit, il n’en reste pas moins vrai que beaucoup d’électeurs, anciens communistes, continuent à voter à gauche, sans adhérer à aucun parti de gauche.

Il n’est pas nécessaire d’être un analyste avisé du monde politique français pour comprendre que c’est dans ce vivier-là, et selon les politiques sociales annoncées et mises en place, que l’on va chercher ses électeurs.

Le parti socialiste a donc tout intérêt à avoir une ligne de conduite claire (je ne dis pas « stratégie » parce que ce terme signifie « un comportement ponctuel », alors que les communistes sont des partenaires « naturels » des socialistes).

Mais reste-t-il encore des femmes et hommes de gouvernement au parti communiste ? La réponse est évidemment oui. Il suffit de faire un tour « Place du Colonel Fabien », demander aux  permanents du siège du PC. Ils vous montreront l’organisation interne de leur parti, les relais régionaux (certes, moins importants en effectifs, mais toujours assez actifs sur le terrain).

Les potentiels ministres communistes sont soit députés (M. Alain Bocquet, Député-maire de Saint Amand-les-Eaux en est la figure la plus représentative), soit élus locaux  ayant une expérience de la chose publique.

 

Conclusion : le problème essentiel qui se pose au parti socialiste n’est pas en soi sa capacité à gouverner, mais surtout à gouverner en mettant en œuvre un projet politique qui devra modifier fondamentalement la société française, en tenant compte, faut-il le rappeler, des évolutions du monde (technologie, système de production, nouvelles règles du commerce international…). Et je ne suis pas certain que les « 30 propositions »du partie socialiste répondent aux  nouveaux enjeux du monde. De même que tous les prétendants socialistes à la magistrature suprême ne pourront pas « drainer » une majorité s’ils continuent à répondre à leurs adversaires politiques par la polémique ou les petites phrases, si assassines soient-elles.

P. Katawandja

(Article rédigé en août 2010. Aucune instance du PS n’a daigné le lire.)

 

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